Elle est née à Gap, dans une famille protestante originaire du Diois, le 18 juin 1902.
Diverses études, menées d’abord au lycée de Gap, puis en région parisienne, suivies d’un séjour en Angleterre et enfin d’une formation de deux ans aux Etats-Unis.
Nommée bibliothécaire en 1939 au Musée de l’Homme, son dynamisme et ses idées novatrices bousculent un milieu professionnel très masculin.
Yvonne, la huguenote, résistante dans l’âme, a contribué à la création à Paris dans l’été 1940, d’un des tout premiers réseaux de Résistance en France. Liée sentimentalement à l’anthropologue Anatole Lewitsky, réfugié russe, elle œuvre à toutes les activités dévolues à un réseau.
Le 10 février 1941 à minuit, suite à une dénonciation d’un employé, ils sont arrêtés.
La police allemande perquisitionne le Musée de l’Homme et démantèle le réseau. Le 7 février 1942, dix membres du réseau sont condamnés à mort, mais les 3 femmes, dont Yvonne Oddon, seront graciées et déportées en Allemagne. Après avoir connu diverses prisons pour femmes, Yvonne est finalement emmenée au camp de Ravensbrück le 20 novembre 1944. Là elle survit comme elle peut, apportant un témoignage poignant de tout ce qu’elle a vécu.
Elle a été libérée par la Croix-Rouge internationale, et, à la suite d’un échange négocié entre la Croix-Rouge et Himmler, elle arrive à Paris le 14 avril 1945.
Après la guerre, sous l’égide de l’UNESCO, elle sera chargée de nombreuses missions.
Elle revient fréquemment dans le Diois où elle crée, en 1946, l’association pour la lecture populaire Diois-Vercors. En un an, la bibliothèque circulante alimente 25 centres ruraux.
Yvonne Oddon meurt en 1982 et repose, selon ses vœux, au milieu des vignes, à Menglon, berceau de sa famille.