Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

La comtesse de Grignan

par AUED

Par Jacques Delatour

Études drômoises n° 26 (juin 2006)
pp. 7 à 9

Résumé d’après l’article

Si la marquise de Sévigné n’a passé que peu de temps à Grignan, sa fille, Françoise de Sévigné a séjourné la plus grande partie de sa vie dans notre département.
Cet éloignement a provoqué l’abondante correspondance que nous connaissons et qui a été sauvée de la destruction.
Françoise de Sévigné est née à Paris le 10 octobre 1646. C’était une belle femme, blonde aux yeux bleus, dont le peintre Mignard a réalisé un portrait qu’on peut voir au musée Carnavalet. Intelligente et cultivée, elle aimait lire : Racine, Molière, Saint Augustin et des auteurs italiens dans le texte.
Elle attendit l’âge de 23 ans pour que sa mère lui trouve un mari, son cousin, le comte de Grignan, descendant des Adhémar, un militaire apprécié qui résidait à Aix où il présidait avec talent les Etats de la province. Voulant assurer une descendance, ce que ses deux premières femmes n’avaient pu faire, il accabla si bien sa femme de ses ardeurs qu’en six ans elle accoucha de six enfants. Cependant l’amour maternel n’était pas le fort de leur mère.
L’aînée fut une fille, Marie-Blanche, placée à six ans au couvent de la Visitation à Aix, dont elle ne sortit jamais et où elle ne reçut de visites que de sa grand-mère.
Le garçon qui suivit, Louis-Provence, malingre et timide, se retrouva très jeune dans l’armée où on lui acheta une compagnie. Lui aussi ne donnait des nouvelles qu’à sa seule grand-mère.
La deuxième fille, Pauline, gracieuse et jolie, fut néanmoins placée elle aussi à six ans au couvent. Elle épousa Louis de Simiane, lequel bénéficia de l’héritage des Grignan, mais aussi de leurs dettes.
Si l’amour maternel de Madame de Grignan n’était pas son fort, l’amour filial ne l’était pas davantage ! « Madame de Sévigné mourut chez sa fille qui était son idole et qui le méritait médiocrement. » écrit Saint-Simon.
La vie de la comtesse, que l’on connaît surtout par les lettres de Mme de Sévigné, a été la vie très ordinaire d’une femme noble de province : quelques voyages et un train de vie confortable, bonne chère, réceptions, spectacles. Et les lettres régulières de Mme de Sévigné qui apportaient les nouvelles de la vie parisienne.
Mme de Grignan mourut en 1705, à l’âge de 59 ans, « »peu regrettée de son mari, de sa famille et des provençaux » écrivit Saint-Simon qui avait la plume acerbe.

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