Par Marie Palué et Jacques Delatour
Études drômoises n° 25 (mars 2006)
pp. 36 à 39
Résumé d’après l’article
C’est en 1988 que mon regard fut attiré, dans une décharge publique, par une gravure ancienne aux couleurs vives, mais sales. Mon père consulté déclara sans hésitation : « Marie, c’est un chromo ou plus exactement, une chromolithographie ».
Nous sommes montés à l’atelier, mon père prit une loupe et l’examina attentivement :
« Regarde, me dit-il, on voit le grain de la pierre. Elle est authentique. La chromolithographie est un beau travail qui se fait à la main. L’artiste grave une pierre en utilisant la même technique que pour la lithographie, mais en utilisant plusieurs pierres, chacune destinée à une couleur différente. »
Mon premier chromo, mon premier trésor, représentait un paysage de montagne et son chalet et je décidai que ce chef-d’œuvre d’un artiste inconnu méritait le respect. Je décidai de le nettoyer et quelque temps après les détails revivaient, il avait retrouvé son aspect original et son charme pour moi incomparable.
Pour mon père, artiste peintre confirmé, ces gravures demeuraient de peu d’intérêt.
Puis, au fil des ans, il leur prêta davantage d’attention, trouvant que certains de ces chromos étaient admirablement dessinés.
Au gré de mes découvertes, à une époque où très peu de gens s’intéressaient aux chromos, et qu’on en trouvait facilement dans les brocantes à des petits prix, je me laissais emporter dans mes rêves, imaginant alors des scènes où se mêlaient bergères, marquises et guerriers de la campagne de Russie…
La collection de Marie Palué est si vaste, près de 400 chromos, qu’il est difficile de faire un choix représentatif. Les thèmes sont variés : natures mortes, tableaux de genre, scènes galantes, scènes patriotiques, chromos religieux, tableaux artistiques…
Le chromo, dirait-on aujourd’hui, « mais c’est que du bonheur ! »