La consultation des archives locales permet de penser que la communauté villageoise de Châtillon a organisé l’enseignement de ses enfants bien avant le XVIIe siècle, car la monarchie ne prenait pas cela en charge. La révocation de l’Édit de Nantes ne change pas grand-chose dans ce domaine, sinon que le choix des maîtres doit être approuvé par l’évêque de Die et le curé.
On sait qu’en 1708 existe une école de filles avec une maîtresse, dont les gages sont d’ailleurs très inférieurs à ceux du maître, ce dernier étant chargé, il est vrai, d’un certain nombre de taches supplémentaires.
Les conditions matérielles sont à Châtillon, plutôt meilleures que dans bien d’autres communes, des locaux successifs ayant toujours été trouvés dans ce but, même si le confort est précaire !
La mise en place progressive des diverses dispositions visant à organiser la formation et la nomination des maîtres entraîne, à Châtillon comme ailleurs, des difficultés dues aux rivalités locales, bien que les solutions adoptées « ont cherché à préserver la bonne harmonie entre les habitants ».
À partir des années 1850-1860, de grands bouleversements vont transformer la vie des Châtillonnais dans tous les domaines ; les « libres-penseurs » vont intervenir dans la gestion des affaires de la commune, surtout dans le domaine social.
Deux écoles catholiques vont s’ouvrir entre 1860 et 1876, ce qui soulage plutôt les édiles car le problème des locaux reste crucial ; il est à noter que les enseignants des écoles religieuses ne sont pas des gens du pays, étant recrutés dans leur hiérarchie. Cette diversité ne provoque pas particulièrement de problème, chacun trouvant ce qui lui convient.
La rentrée de 1905 voit la plupart des Châtillonnais, garçons et filles, rejoindre l’école laïque qui ouvre deux écoles séparées.
Du coup, certains enseignants, catholiques ou protestants, se reconvertissent en ouvrant des patronages florissants.
La loi de 1901 permet à de nombreuses associations de voir le jour, participant à la création d’un tissu social riche et actif. L’école publique laïque n’est pas en reste et les enfants des années 1945 à 1960 ont leur journal, « l’Édelweiss du Glandasse » qui relate le fruit de leurs nombreuses enquêtes menées au sein de la population.