Faut-il célébrer Mandrin ?
Était-il un bandit « au grand cœur », ou seulement un redoutable brigand ?
L’affaire fit grand bruit, même à l’étranger puisqu’un romancier britannique de passage dans la vallée du Rhône y fait allusion…
Premier enfant d’un marchand de bestiaux de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, dans l’Isère, Louis est né le 11 février 1725.
À la mort de son père, à 17 ans, il se retrouve en charge des neuf enfants. Il veut alors relancer à grande échelle le commerce de son père, fait des emprunts importants, mais victime de plusieurs coups du sort, se retrouve endetté, ruiné et surtout révolté.
Cette mauvaise affaire l’entraîne sur le chemin de la délinquance et de la contrebande, qu’il organise à grande échelle.
Son tempérament de chef l’amène à la tête d’une formidable troupe, organisée militairement, qui lui permet de lancer « six campagnes » en Franche-Comté, en Bourgogne, dans le Massif central et l’Aveyron.
Face aux exactions des fermiers généraux et de leurs commis « les gapians », il apparaît comme un bandit « au grand cœur », qui répartit les richesses et combat les inégalités. Pourtant il faut reconnaître qu’il est aussi un assassin multiple, pratiquant chantage et prise d’otages.
Il est finalement capturé le 11 mai 1755. Transféré à Valence sous bonne escorte, il y est jugé de façon expéditive par la Chambre ardente et exécuté immédiatement le 26 mai.
(Un ordre royal, ordonnant de surseoir à l’exécution, arrivera trop tard le 28 mai.)
Son supplice, membres fracassés à coups de barre de fer, a lieu sur la place du marché, en public, devant tous les enfants des écoles assis au premier rang.
Peu de valentinois savent qu’il a été enterré hors des murs du cimetière, dans le quartier des gens de mauvaise vie, avenue de Romans.
Une plaque rappelle sa mémoire sur les lieux de son supplice, l’actuelle place des Clercs.