Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Chenavari : les « pierres figures »

par AUED

Par Jean Lovie

Études drômoises n° 23 (octobre 2005)
pp. 34 à 40

Résumé d’après l’article

Les « pierres figures » sont l’une des expressions artistiques de la création humaine.
Bien que n’ayant pas réussi à s’imposer dans les milieux scientifiques pour des raisons qui restent à préciser, elles n’en demeurent pas moins des témoignages tout à fait dignes d’intérêt.

Les pentes du volcan éteint du Chenavari (commune de Rochemaure en Ardèche) sont bien connues des amateurs de préhistoire. En 1983, la découverte de rognons de silex manifestement taillés a enclenché une prospection plus attentive du lieu, qui a permis en quelques mois de proposer plus de 350 pièces dignes d’intérêt.
Le site des découvertes domine largement la vallée du Rhône et présente des caractéristiques climatiques plutôt rudes ; mais pour diverses raisons, liées sans doute à la chasse, il a dû intéresser des hommes, dont on retrouve des indices de présence.

La recherche a consisté à réunir tout un matériel lithique qui n’avait plus rien a voir avec de l’outillage. La quantification de ce matériel permet l’hypothèse d’un dépôt volontaire de ces objets, une réserve ? des lieux de cérémonies ?

Les rognons de silex étudiés, zoomorphes ou anthropomorphes, présentent souvent des caractéristiques communes :
• ils possèdent une base
• ils dénotent la volonté d’exploiter un « accident » de la roche (trou, cupule)
• on y observe des retouches méthodiques et répétées sur des zones choisies
• sur 8 échantillons, des silex transpercés de part en part ont été utilisés
• ces œuvres sont reconnaissables aisément dans leur représentation
• On note enfin la présence de « séries » de même facture
Si ce n’est l’évidence d’une intention figurative (tête de face avec 2 yeux ou de profil avec un seul, animaux variés : mammouth, bison, cheval, ours, cerf, poisson, oiseau…) toute interprétation sociale reste encore prématurée.

Il serait temps que les « scientifiques » prennent le relais des « trouveurs » pour ouvrir plus largement encore le chapitre fascinant entre tous, des premiers éveils spirituels et artistiques de l’homme.

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