Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Championnet Jean-Étienne, général

par AUED

Par Jean-Claude Banc

Études drômoises n° 23 (octobre 2005)
pp. 3 à 13

Résumé d’après l’article

La Drôme a donné à la France révolutionnaire dix-sept généraux ; mais un seul a commandé en chef une armée française en campagne : le général Championnet.

Toute sa vie a été placée sous le signe du mystère et de la fatalité.
Sa naissance déjà, le 14 avril (ou le 13 ?) 1762 comme fils naturel mais non légitime que Madeleine Vachier a eu avec Étienne Grand, notable valentinois de 23 ans à la fortune considérable. Bien que non reconnu par son père, Jean Étienne bénéficie d’une bonne éducation et recevra le nom d’une propriété d’Étienne Grand : Championnet, sise à l’emplacement actuel du lycée Émile Loubet.
Gagné par la philosophie des Lumières, ce grand jeune homme d’1,87 m s’enflamme pour la révolte de la « Journée des Tuiles », le 7 juin 1788.
Après la mort de son père cette même année, il prend le nom de Grand-Championnet et part compléter son éducation à Lyon.

Devenu un notable valentinois, il est l’un des plus ardents promoteurs des idées nouvelles, participe au mouvement des Fédérations, né à Étoile et le 14 juillet 1790, il assiste à la réunion de la Fédération à Paris en présence de Talleyrand.
En mars 1792, Grand-Championnet est nommé adjudant-général de la légion des gardes nationales de Valence. Mais c’est à ce moment que, lassé des divisions et des polémiques, il refuse un siège de député pour se consacrer au métier des armes.
De septembre 1792 à juillet 1799, Championnet (il a abandonné le nom de Grand), participe à neuf campagnes à travers l’Europe.

En octobre 1793 dans l’Armée du Rhin, puis en décembre dans l’Armée de la Moselle commandée par Hoche, où il est nommé général de brigade en 1794, Championnet se fait remarquer par son intérêt constant pour les conditions matérielles de ses soldats.
Il s’illustre à la bataille de Fleurus et passe à l’Armée Sambre et Meuse commandée par Jourdan, où il continue de dénoncer l’état lamentable de la troupe.

En 1795, sous le commandement de Kléber, il réussit plusieurs actions d’éclat, passe ensuite sous les ordres direct de Hoche qui dira de lui : « La division Championnet demande où est l’ennemi, elle ne s’informe jamais du nombre ! »
C’est alors l’épisode italien de sa carrière militaire, qui le voit bousculer l’armée du royaume de Naples pour occuper définitivement la ville le 24 janvier 1799 ; dès le lendemain il proclame la République Parthénopéenne, nomme un gouvernement provisoire, entreprend d’organiser sa conquête et relance les fouilles de Pompéï !
Ces succès lui attirent de solides inimitiés qui déboucheront sur son arrestation et son transfert à Grenoble pour y être jugé pour abus de pouvoir.

Après trois mois de hauts et de bas, et le coup d’état du 18 juin qui ramène les Jacobins au pouvoir, Championnet est libéré et immédiatement remis en activité par son ami Bernadotte, le nouveau ministre de la guerre. Mais la mission qui lui est confiée, défendre les frontières des Alpes, est irréalisable avec les moyens qu’on lui donne ; et le 4 novembre 1799, c’est la défaite à Genola.

Il donne sa démission au Directoire, tombe malade et meurt le 9 janvier 1800 à Antibes. Son cœur est ramené à Valence et sera déposé dans une urne offerte par Bonaparte, urne qui se trouve toujours dans l’église Saint-Ruf.
La ville de Valence lui fera ériger une statue monumentale de 4 mètres de haut qui sera inaugurée en septembre 1848 lors de la fête de la Fraternité.
En 1999, la ville de Naples a commémoré avec émotion le bicentenaire de l’éphémère République parthénopéenne.

Jean-Étienne Championnet en petit uniforme de général de brigade
Ernest Messonier : le général Championne tau bord de la mer 1882 Musée des Beaux-Arts de Lyon
Lettre autographe du général Championnet sur papier à en-tête de l'Armée de Sambre et Meuse

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