Pour produire les farines et les huiles qui formaient la base de l’alimentation, il fallait piler, écraser, presser les grains et les fruits oléagineux. Dans le Diois peu favorisé par des vents réguliers, ce sont les cours d’eau qui fournissaient l’énergie nécessaire. Les lieux-dits « le Moulin » y sont légion, même si tous ne sont pas répertoriés par les cartographes.
Le document le plus ancien rapportant un moulin dans le Diois remonte à l’époque de Frédéric Barberousse, en 1178, mais cette précocité reste exceptionnelle.
Le moulin est alors la propriété de personnages puissants et riches, car il rapporte des revenus, et cela cause de nombreux conflits. Le montant de ces taxes était d’ailleurs très variable selon le propriétaire, et l’article en rapporte de nombreux exemples.
L’artisan meunier n’est pas forcément natif du village, mais s’y installe souvent ; il semble que l’on constate la permanence de quelques patronymes dans cette profession, sans qu’on puisse dire que l’on est meunier de père en fils.
Le moulin du Diois n’a rien d’original : il se présente sous l’aspect d’une maison ordinaire, et l’on a bien peu d’illustrations de ces bâtiments, sinon quelques descriptions dans des actes notariés.
Schématiquement, le moulin comporte une « roue de pêche », mue par l’eau du canal, des meules de pierre plates et circulaires ; s’y ajoute tout un système pour verser les grains entre les meules, les recueillir une fois moulus, les bluter pour séparer la farine des « issues ».
Tous les rouages du moulin nécessitent un entretien constant ; les caprices du temps viennent encore compliquer la tâche du meunier !
Le crépuscule des moulins :
diverses causes, comme le changement de mode de vie, mais surtout l’exode rural ont abouti à la fermeture progressive des moulins ; il en restait une vingtaine dans l’arrondissement de Die en 1920. Ces établissements rendirent encore des services notoires, par exemple durant la guerre, mais la modernisation eut finalement raison de leur activité.