Par Marie Madeleine Voge et Rolande Vareilles
Études drômoises n° 20 (décembre 2004)
pp. 28 à 31
Résumé d’après l’article
Pierre Vallier se rappelle : on remarquait son sourire amusé dans son collier de barbe rase, ses costumes de velours côtelé, ses chemises bigarrées, son petit foulard rouge, ses bonnets étonnants. Par dessus tout, on voyait ses mains puissantes, habituées à travailler la pierre…
Ce maître-compagnon, tailleur de pierre, surnommé : la Vertu de Valence par ses confrères, a vécu de 1948 à 1964 à La-Roche-de-Glun, qui lui a consacré, en 2000, une rétrospective.
Né à Valence en 1889, il a 25 ans quand éclate la guerre de 14-18. Cela explique les très nombreux monuments aux morts qu’il a réalisés, dont, bien sûr, celui de Valence, au parc Jouvet.
Il a également produit des monuments à la mémoire des Résistants, mais aussi des statues religieuses, des bustes (Madier de Montjau), ainsi que des statues
« païennes » de bacchantes et de silènes.
Gaston Dintrat était un touche à tout : il a travaillé les matériaux les plus divers, comme la pierre, le bois, le marbre, l’ivoire, le fer forgé (et même le béton !) dans la deuxième partie de sa carrière ; il s’attache alors à traduire les sentiments quotidiens qui animent les hommes ordinaires.
Parfait humaniste, connaissant le prix du travail bien fait, il s’est intéressé aux jeunes, tenant à siéger à la Commission des Beaux Arts de Lyon.
Il décède à Valence, où il est inhumé, le 5 juillet 1964.