Nous retrouvons Bernard Levin à Suze-la-Rousse, où il ne remarque pas le château. En revanche, l’élevage de poulets en batterie le frappe ; il observe les mœurs des gens depuis la terrasse du café de Paris, à Saint-Paul-Trois-Châteaux ; la Vierge de Clansayes n’a pas l’heur de l’éblouir ! Il apprécie fort le village de La Garde Adhémar, juché à ras bord de la falaise, mais déprime à Donzère et se recueille chez les moines d’Aiguebelle.
Le nougat de Montélimar lui donne la nausée par son omniprésence, mais il accorderait volontiers une étoile du guide Michelin au village de Poët-Laval sur lequel il ne tarit pas d’éloges.
La propreté exigée des visiteurs à Blacons l’amuse et il apprécie fort de pouvoir se désaltérer au café de Beaufort-sur-Gervanne. Il partage ensuite la vie d’un couple d’éleveurs de chèvres, au col de la Chaudière, sentant que ce serait là pour lui une expérience inoubliable. Il s’étonne lui-même de ses capacités dans ce domaine, se demandant au passage pourquoi il se fatiguait à écrire alors qu’il était fait pour être chevrier !
Comme d’habitude, tout au long de son récit, Bernard Levin nous enchante par son humour décalé, qui traduit la curiosité et le sens critique d’un voyageur décortiquant de près nos us et coutumes bien françaises.