Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les cordonniers romanais (comme les autres d’ailleurs), fabriquaient intégralement leurs chaussures.
Vers 1850, la découverte d’une technique (la chaussure clouée) par un cordonnier romanais va induire un fort développement de l’activité, développement encore favorisé par d’autres changements. De 1870 à 1914 les fabriques deviennent usines, mais sur les 4000 ouvriers, seulement 1500 sont regroupés, les autres travaillent chez eux.
Les conflits sociaux sont nombreux et des structures syndicales se mettent en place. Dans le courant des années 20, on s’achemine vers une mono-industrie, et l’industrie s’oriente vers la chaussure de luxe. L’après guerre correspond à un essor phénoménal (204 entreprises en 1948) mais cela retombe vite.
L’arrivée des capitaux étrangers dans les années 1970 va changer la donne, le patron n’est plus identifiable.
De nos jours, 3 entreprises se détachent par leur nombre d’employés : Charles Jourdan, Stéphane Kélian et Robert Clergerie ; toutes trois dépendent majoritairement de capitaux étrangers et si l’on n’est pas un spécialiste de la finance, on a du mal à suivre.
Le principal atout de Romans dans la chaussure reste la qualité, voire le luxe : d’une part la haute qualification du personnel ouvrier et d’autre part la présence pour chacune des trois entreprises, d’un créateur de renom font que « la belle chaussure » est faite à Romans.
Mais ces trois mousquetaires (titre de la revue Elle), Patrick Cox pour Jourdan, Alain Tondowski pour Kélian et Michel Vivien pour Clergerie suffiront-ils à sauver la chaussure ?
L’effet de la mise en place des « magasins d’usine » à Romans a été réduit par la venue d’autres magasins, soit disant d’usine et qui proposent des chaussures faites au Brésil.
Les motifs d’inquiétudes sont nombreux et persistants…