Yvon Tardy est né à Valence, rue du 4 septembre prolongée, précise-t-il ; de brillantes études scientifiques l’ont conduit, après un bac math-elem passé au lycée Émile Loubet de Valence, à l’admission à Polytechnique ou Sup-Aéro. Finalement, c’est un doctorat de médecine, avec une spécialisation dans la physique nucléaire.
Mais son envie de peindre est née bien avant cela, dès l’âge de 14 ans.
Personne ne m’a appris à dessiner. Je savais. Je me suis perfectionné tout seul, sans l’aide de qui que ce soit, en lisant, en regardant, en voyageant…
Sa première exposition a lieu à Paris au Musée d’Art Moderne, en 1962, où la Société française d’histoire de la médecine organisait chaque année une manifestation pour mettre en valeur la production artistique de ses adhérents.
De 1968 à 1998, où il prend sa retraite, sa vie professionnelle ne lui a pas laissé beaucoup de temps. Mais il se rattrape ensuite : de nombreux tableaux de Saoû et ses habitants : l’heure du pastis, le bar, les musiciens, les spectateurs du festival et même au-delà de cette limite, le château des Adhémar, le château de Suze, l’église de Comps, les oliviers des Baronnies…
Ce que j’aime, outre l’harmonie des couleurs, c’est la vie, la vie de l’homme avec ses gestes, la vie des animaux, la vie des végétaux. De la fenêtre de mon atelier, je vois courir les écureuils dans les arbres et les biches dans les prés et je souffre quand je dois arracher un brin d’herbe.
Avec le temps, ses tableaux se simplifient, se purifient ; l’art consiste-t-il à exprimer le plus avec le moins ?
Oui, c’est bien cela, il faut réussir à déclencher l’émotion en allant à l’essentiel.