Du Moyen Âge à aujourd’hui, la Forêt a presque toujours été un terrain de contestation entre ses propriétaires et la communauté locale qui la considérait comme un bien commun.
On retrouve des traces de son occupation dès la préhistoire.
Le plus ancien écrit mentionnant la Forêt de Saoû est la transaction passée le 5 mai 1329 par Aymar de Poitiers, comte de Valentinois, avec les syndics des habitants de Saoû. Ce document permet de comprendre que le comte n’a que des droits féodaux sur la Forêt et que celle-ci appartient à la communauté.
Durant toute la période qui va du Moyen Âge au milieu du XIXe siècle, les différents propriétaires légitimes ou non, tentent de réduire les quelques droits que possédaient les habitants : bûcherage, paquerage, défrichement… Ce ne sont que procès, révoltes, répressions dont les habitants de Saoû font les frais à chaque fois.
Vient alors l’époque des mécènes, Crémieux, Burrus, qui vont aménager, créer, mettre en valeur ce patrimoine, ce dont les habitants vont enfin profiter.
Sur le plan social, l’étude de cette période permet de constater l’importance de la Forêt pour les Saoûniens : elle leur procure toutes sortes de ressources indispensables, le bois bien sûr qui sert à tout, mais la terre à cultiver, les pâturages, la cueillette, la chasse, l’argile, le charbon.
La Forêt sert aussi de refuge aux villageois fuyant les épidémies, aux protestants pourchassés, aux contre-révolutionnaires, aux réfractaires de tout poil, et aux maquisards durant la dernière guerre.
Le 13 novembre 2003, la Forêt de Saoû est achetée par le Conseil Général de la Drôme et entre dans notre patrimoine départemental.