Jusqu’au 20 août 1944, les forces militaires de la Résistance de la Drôme se sont battues presque seules contre l’ennemi. La défaite du maquis du Vercors permet aux forces F.F.I. d’opérer selon leur propre initiative ; par exemple la destruction du pont routier sur la Drôme à Livron est un succès qui va compliquer le mouvement des troupes allemandes, en entraînant l’abandon de beaucoup de matériel lourd.
On peut s’interroger sur la tactique utilisée par les Américains : pourquoi avoir choisi la Drôme, alors que l’Isère est, à Romans, une rivière à bien plus gros débit qui aurait rendu impossible son franchissement à gué comme cela fut réalisé sur la Drôme. Sans doute l’explication tient à des raisons cartographiques : les cartes américaines ne faisaient pas de différence entre la rivière Drôme et l’Isère quant à leur débit… Si l’armée allemande a pu se replier dans sa plus grande partie, la raison en est due plus aux choix tactiques peu judicieux du commandement américain qu’à l’insuffisance d’efficacité des F.F.I.
Leur rôle dans la bataille n’est pas prioritairement militaire, car elles sont peu équipées, et de ceci les Américains ne tiennent pas compte, voulant en faire des forces d’infanterie pour appuyer leur Armée ; mais, en revanche, les missions de harcèlement, de renseignement, de reconnaissance du terrain, voire de maintenir une pression psychologique sur l’ennemi sont essentielles. Là dessus, le chef des F.F.I., le colonel « Legrand » (général de Lassus Saint-Geniès) a toujours été clair avec le général américain Butler, mais sans être suivi.
En conclusion, on peut dire que la « valeur » de la Résistance se caractérise par une grande hétérogénéité, due en partie à la diversité de son équipement, mais aussi au rôle qu’on lui a demandé de jouer, qui aurait pu être mieux adapté à ses possibilités. Si elles ont compliqué la retraite allemande dans la mesure de leurs moyens, les armées alliées n’ont pu stopper cette retraite comme cela aurait peut-être pu se faire.