Par Jacques Delatour et Gaston Fugier
Études drômoises n° 10 (juin 2002)
pp. 10 à 16
Résumé d’après l’article
Le département de la Drôme en général et le Diois en particulier ont attiré et inspiré maints auteurs anglo-saxons qui ont manifesté leur intérêt, voire leurs « coups de cœur » pour cette région. Si certains, comme Henri Miller, sont venus dans le Diois par accident pourrait-on dire, d’autres ont dû faire effort pour ne pas passer leur chemin et ne l’ont pas regretté.
Cet article reprend trois témoignages, ceux de Henri Miller bien sûr, de Trevor Poyser son ami et de Théo Lang, journaliste-écrivain.
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Henri Miller écrit à son ami Francis Druart…
« …il y avait la rivière et la route imaginaire parcourue par Hannibal et ses éléphants et les tuiles brillantes sur les toits, les jardins potagers, les carrés de fraisiers, et tant et tant de choses étonnantes que la Californie ne connaîtra jamais… »
« …Chaque fois que nous revenions à Die, les enfants s’écriaient : » on arrive à la maison ! « , car, pour eux, c’était bien leur maison. Leur maison, quoiqu’ils ne sachent pas la langue du pays. »
Trevor Poyser, qui a failli repartir sitôt arrivé…
« …nous avons été déçus…peut-être était-ce à cause des rues étroites encore imprégnées de la chaleur étouffante de la journée, peut-être avais-je espéré de larges trottoirs et des tables de café de boulevard où j’aurais pu me prélasser en regardant passer le monde… »
Mais il est resté : « …d’ici peu, la fête dressera de nouveau ses stands près de la cathédrale, ainsi nous serons restés un an ici…et Die aura été notre second foyer. Je suppose que je sais maintenant pourquoi nous sommes restés ; peut-être les rues ne sont-elles pas larges ; mais la ville est pleine d’amis, et c’est cela la beauté de Die. »
Théo Lang, marqué, lui, par Glandage…
« …debout, en silence, je contemplais ce tableau. Était-ce un village ? Était-ce le village caché, le havre de paix, le refuge ultime ? Et j’osais à peine avancer de peur que mon entrée ne brise en mille morceaux le décor adorable, qui, délicat et mystérieux comme un nuage, était suspendu devant moi. Glandage m’arrêta, Glandage me retint. »