Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

La dernière demeure du facteur Cheval : son tombeau à Hauterives

par AUED

par G. Biancheri, P. Cambrillat, A. Tillier, M. Véran,
P. Chazaud, É. Boissier

Études drômoises n°3 (octobre 2000)
pp. 16 à 24

Résumé d’après l’article

Pendant les 8 dernières années de sa vie, Ferdinand Cheval, maîtrisant bien la technique du bâtisseur et du sculpteur, construit au cimetière d’Hauterives un tombeau monumental, autour d’une chapelle déjà existante. Ce tombeau a été magnifiquement restauré, sur ses quatre faces et à l’intérieur, par Pierre Constant, sous la conduite de Manuelle Véran, architecte, après une étude minutieuse des techniques de construction utilisées par le Facteur Cheval.

Ferdinand Cheval a eu une vie ponctuée par une série de décès, en particulier celui de sa fille Anne. Le maire s’étant opposé à l’enterrement de sa fille, morte à 15 ans, dans le Palais Idéal alors en construction, Ferdinand Cheval achète en 1914 une concession au cimetière d’Hauterives, installé depuis le XVIIIe siècle.

L’histoire de Ferdinand Cheval est celle de sa relation avec la mort, obsession déjà inscrite dans le Palais Idéal et omniprésente dans la société rurale d’alors, décimée par les épidémies et la misère.

L’article décrit l’art funéraire singulier du Facteur Cheval : la construction de son tombeau est « le résultat d’un lent travail de théâtralisation de sa généalogie, de mise en scène du profane et du sacré, où il rêve jusqu’à l’obsession d’être enfoui dans son œuvre. » Ce tombeau est aussi « le produit d’une fusion entre le minéral et le végétal ». Cette démarche est aussi singulière car « il est curieux qu’un ancien prolétaire consacre huit ans d’une vie à élaborer un tombeau qui sera l’aboutissement terminal d’une œuvre… le tombeau se pavane aujourd’hui comme un corps étranger, presque exotique dans un petit cimetière chrétien ». Ce tombeau s’éloigne du style funéraire habituel des cimetières de campagne : il est une image en soi et pérennisation d’une identité artistique, éloigné des perspectives de l’au-delà, de la délivrance du péché et de la mort, éloigné aussi des problématiques socio-économiques du XIXe et du début du XXe siècle.

L’article se poursuit par l’étude de l’unité architecturale et stylistique du tombeau à travers l’étude de la façade principale au Sud et des façades Est et Nord.
Au total le tombeau est le symbole d’une volonté de fusion de l’artiste dans son œuvre. L’article contient de nombreuses références bibliographiques, deux dessins, 14 photos, 1 plan de situation dans le cimetière, un texte du poète Alain Borne sur le Facteur Cheval.

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