Après un article sur le parcours et les œuvres du sculpteur Bruno Catalano, deux dossiers emplissent ce numéro : « Faits de guerre et épuration » à Dieulefit, Omblèze et Valence et « En quête d’eau » à Valence, Dieulefit et Triors. Le recensement des cabanes en pierre sèche du sud Drôme et le légendaire Sarrasin complètent la revue avant la chronique naturaliste consacrée au lierre grimpant.
Ses Voyageurs l’ont propulsé sous les feux de l’actualité urbaine. Ses statues arpentent le monde de Paris à New-York en passant par Venise. Le hasard a donné le cours actuel de ses créations. Lors d’une coulée de métal qu’il effectue lui-même, il se produit une trouée sur un personnage. Le sculpteur va jouer du plein et du vide et décline désormais cette brèche dans chacun de ses Voyageurs. Le public trouve sur son passage ces Voyageurs, véritables œuvres monumentales en bronze, sculptures d’hommes d’aujourd’hui. Valence s’est dotée d’un Voyageur « Hubert III », près de l’hôtel de ville. Crest a installé une sculpture devant la gare.
Faits de guerre et épuration
Mila, jeune juive arrêtée à Dieulefit en 1942
Marylène Marcel-Ponthier
« Tous ceux qui se sont réfugiés dans le canton de Dieulefit ont été sauvés » est-il courant de lire dans les nombreux articles et livres relatant cette période. Il existe pourtant au moins une déportée juive, Amalia Sztejnberg, dite Mila, arrêtée à Dieulefit dont on connaît l’histoire grâce aux recherches entreprises par l’une des descendantes de la famille, une généalogiste professionnelle et l’auteure.
Quand la milice arriva à Omblèze
Jacques Mouriquand
En avril 1944, la milice débarque à Omblèze, au bout de la vallée de la Gervanne, sous le col de la Bataille et le plateau d’Ambel, où s’est implanté un des premiers Maquis de France. La milice a éprouvé là, quelques jours auparavant, de sérieuses difficultés : deux de ses hommes qui embarquaient le facteur local, Casimir Ezingeard (affreusement torturé), ont été abattus. L’heure est donc à la vengeance.
1944 dans les yeux d’une enfant de sept ans
Denise Vignal
Une Valentinoise raconte la vie quotidienne en 1944 dans une famille d’un milieu social moyen, telle qu’elle l’a vécue à sept ans. Arrive le mois d’août 44 : les bombardements alliés, l’explosion à la gare de Valence, les incendies, la libération, l’épuration, les femmes tondues.
Après la Libération de la Drôme : l’épuration. Ce que nous apprend un carnet de M. Verguet
Bernard Alison
Cet article débute sur un carnet de notes ayant appartenu à Marguerite Verguet et retrouvé dans ses papiers personnels confiés récemment aux Archives départementales. Par recoupement avec la presse locale de l’époque, on comprend que ces notes ont été prises en 1945 au cours d’un procès de collaborateurs. Ce prétexte permet de découvrir la personnalité de Marguerite Verguet et d’entrer dans l’atmosphère pesante de l’épuration dans la Drôme.
En quête d’eau
Centre thermal de Beaumes-les-Bains à Valence
Jean-Paul Ravel
Aujourd’hui disparu, ce centre thermal situé au sud de Valence, sous le plateau de Lautagne, vers l’ancien vélodrome, a été fondé en 1865 par Alfred Faure, en reconnaissance à une médication qui l’avait guéri d’affections rhumatismales. À Beaumes-les-Bains, le malade était plongé dans une atmosphère d’air pur, sec et chaud, qu’on saturait de vapeurs résineuses du pin Mugho. L’étuve dans laquelle s’opérait la sudation, était un four en briques réfractaires. À la sortie du four les malades étaient soumis à de l’hydrothérapie, douche chaude ou froide. Les bains thermo-résineux, l’hydrothérapie et l’eau de la source Restitue, constituaient les « produits », mis en avant par la direction de l’établissement pour attirer la clientèle.
Dieulefit : les bains Faucon-Granade
Marylène Marcel-Ponthier
L’ouverture, en 1860, d’un établissement de bains à Dieulefit, au quartier de la Fayence, n’a pas vraiment de quoi surprendre lorsque l’on sait que des thermes romains existaient autrefois à quelques mètres de là, au pied de l’église Notre-Dame de la Calle ! Ce qui est plus étonnant, c’est l’adjonction, en 1882, de bains résineux. Félix Désiré Frankos, un tailleur d’habits a construit le bâtiment au quartier des Grands Prés afin d’y ouvrir des bains publics traditionnels. En 1881, il les revend à la famille Faucon-Granade. Les bains font faillite en 1922.
La quête de l’eau en pays molassique. L’exemple de Triors
Alain Coustaury
Description, cartes et croquis à l’appui, des cavités souterraines, appelées baumes, creusées pour amener l’eau au XIXe siècle ou même avant et des réseaux d’adduction d’eau. Ces longues galeries posent la question de leur creusement, des moyens techniques permettant de creuser une galerie parfaitement rectiligne sur plusieurs centaines de mètres.
Recensement des cabanes en pierre sèche du sud de la Drôme
Louis Cagin
Depuis le début du XXe siècle, l’architecture et les aménagements en pierre sèche font l’objet d’une attention particulière, tant archéologique, technique que paysagère. Le regard sur ces bâtis-aménagements a beaucoup évolué. Ces constructions sont passées du pittoresque des « paysages du passé » au rejet d’une pratique devenue archaïque et inadaptée à l’exploitation rurale moderne. Aujourd’hui, la pratique de la pierre sèche connaît un renouveau comme solution écologique et « vertueuse », elle est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO depuis 2018. Ce rebond est porté par la professionnalisation de ses praticiens, redonnant à ces ouvrages du passé une dimension exemplaire pour notre modernité. L’association Une Pierre Sur l’Autre oeuvre à l’étude de ces aménagements et réalise un recensement des ouvrages en pierre sèche du sud de la Drôme.
Le légendaire sarrasin
Guy Pairoux
Il n’est pas rare de retrouver dans nos pays un rite, une coutume identique à celle du Maghreb. La geste arabo-berbère, momentanément effectuée en Provence et Dauphiné par les envahisseurs issus du Fraxinet (La Garde Freinet) et son extension jusqu’à nos territoires, a-t-elle fait l’objet d’une reproduction locale ou bien une coutume similaire existait-elle avant l’arrivée des Sarrasins ? Chaque exemple conduit à s’interroger s’il n’existait pas déjà un vieux fonds commun, une matrice morale commune, située dans le contexte géo-historique de l’espace commun méditerranéen.
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