Par Martial Duvert et Alain Morel
Études drômoises n° 77 (mars 2019)
Ed. AUED, Valence, pp. 19 à 23
Résumé d’après l’article
Né à Orléans en 1885, une fois le bac obtenu, Étienne Noël entreprend des études de droit selon le souhait de son père.
Dès son adolescence, il est attiré par la peinture, et reçoit, dans les années 1897, une formation par le peintre normand Henri Jamet. Celui-ci l’initie aux paysages, aux portraits à l’huile puis à l’aquarelle.
Licencié en droit à l’Académie de Paris en 1906, il fait la connaissance de Maurice Asselin, originaire lui aussi d’Orléans. Cette rencontre est déterminante.
Étienne Noël s’installe à Paris, occupe alors un atelier dans le XIVe arrondissement, fréquentant tout un cercle d’artistes. Il retrouve les peintres Derain, Kisling, Marquet et des hommes de Lettres : Carco, Jules Romain, Apollinaire, Max Jacob…
1914 : c’est la déclaration de guerre : Étienne Noël est mobilisé.
Il connaît l’effroi des tranchées. Avec le peintre breton Mathurin Meheut, ils peignent les scènes de guerre qu’ils vivent au quotidien. Malheureusement, peu de ces aquarelles nous sont parvenues car la censure est féroce.
En 1915, il est grièvement blessé par l’impact d’un obus qui referme la tranchée sur lui. Enseveli sous les gravats, il est secouru tardivement, ce qui lui vaut de graves séquelles jusqu’à la fin de sa vie.
En 1919, l’État lui propose une formation céramique auprès des « Blessés » de l’atelier Lachenal.
En 1922, il découvre Dieulefit grâce à la fille de sa deuxième femme, qui va épouser le céramiste Courtier de Vesles.
Il envisage avec sa femme, l’achat de la poterie Piguet, qu’il rebaptise « Poterie de la route ».
Il ne peut que dessiner les modèles, son état de santé ne permet pas les tournages.
Progressivement, la poterie culinaire devient moins prioritaire que les pièces décoratives qu’il présente à l’exposition des arts et techniques de 1937 et pour lesquelles il est récompensé d’une médaille d’or.
En 1936, il se lance dans le travail de verrier, pour lequel il réalise un four adapté.
Mais son chef-d’œuvre sera la réalisation des carreaux qui serviront aux portes du pavillon français de l’Exposition Universelle de 1937.
En guise de conclusion, on peut se demander pourquoi Étienne Noël n’est pas mieux connu du grand public, en particulier des Drômois, alors qu’il a fréquenté des artistes célèbres du début du XXe siècle et qu’il a passé une partie importante de sa vie à Dieulefit.