Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Quelques traces d’agents secrets dans la Drôme

par AUED

Par Robert Serre

Études drômoises n° 74 (juin 2018)
pp. 30 à 33

Résumé d’après l’article

Les personnages de ce récit sont tous passés par la Drôme quelque temps durant la Seconde Guerre mondiale. Ce sont des gens d’une certaine importance, des destins singuliers et pourtant oubliés, en tout cas méconnus. Normal peut-être puisqu’il s’agit souvent d’agents secrets et aussi parce que l’affaire a longtemps été enterrée…

Dès 1940, le premier ministre anglais, Winston Churchill organise la défense de son territoire et la riposte au puissant ennemi nazi très vite maître de l’Europe. Il crée le SOE (Special Operation Executive) composé de différentes sections, la France étant le territoire affecté à la section F commandée par le colonel Buckmaster.
Plusieurs réseaux sont constitués d’hommes et de femmes spécialement formés, envoyés par avions Lysander ou parachutés sur les différents pays occupés. Leur mission est résumée dans la terrible phrase de Churchill « Vous devez mettre le feu à l’Europe ».

Le réseau Prosper.
Francis Suttil, Franco-Anglais parfaitement bilingue, demande à entrer dans le SOE.
Durant l’été 1942, il reçoit la formation physique et intellectuelle très dure de ces volontaires. Ses qualités sportives, sa brillante intelligence, sa parfaite maîtrise de la langue française lui permettent de se voir confier la direction d’une vaste région du centre et du nord de la France.

En décembre 1942, Armel Guerne, ancien agent du réseau Carte, devient l’adjoint de Suttill. Il est à la tête d’un groupe d’intellectuels parisiens, dont plusieurs médecins.
En juin 1943, c’est l’arrestation de centaines d’agents et de volontaires de Prosper. Comment expliquer ce si rapide effondrement ? Longtemps, cette affaire a été étouffée et des fausses raisons mises en avant. Maintenant, on sait qu’on a eu affaire à un grand plan de désinformation des Alliés.
Pour soulager le front russe, il faut faire croire aux Allemands que les Alliés vont débarquer sur les côtes françaises à l’automne 1943, quitte à sacrifier le réseau Prosper.

Armel Guerne et son épouse Pérégrine rencontrent Francis Suttil et entrent dans le réseau Prosper.
Suttil très vite en fera son second. Après quelques mois d’intense activité, l’effondrement du réseau l’envoie dans un train vers Buchenwald, dont il s’échappe miraculeusement.

Il fait alors la connaissance de Marie-Thérèse Woog dont il s’éprend. Elle est la fille de Raymond Woog, artiste peintre connu, forcé de se réfugier à Crest car il est juif.

L’après guerre le verra, de retour à Paris, reprendre une vie littéraire à Saint-Germain-des-Prés où il est considéré comme une des figures majeures de la traduction. Il finit ses jours très malade à l’hôpital de Marmande.

Francis Suttil
Francis Suttil
Armel Guerne
Armel Guerne
Raymond Woog
Raymond Woog

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