par Marylène Marcel-Ponthier
Études drômoises n° 69 (mars 2017)
pp. 17 à 21
Résumé d’après l’article
Cette période papale de Montélimar est mal connue, les archives sont peu nombreuses et comportent d’importantes lacunes. Je vais tenter de vous expliquer cette domination papale, mais sans être certaine de ne rien oublier…
Ce sont des représentants de l’aristocratie locale qui, devant l’éloignement de l’empire germanique en charge de ce territoire, prennent peu à peu le pouvoir et se le disputent. L’évêque de Valence et le comte de Valentinois se battent pour agrandir leurs fiefs respectifs.
Très vite (après 1198), la seigneurie de Montélimar se scinde en deux branches rivales :
les Adhémar de Rochemaure vassale du comte de Valentinois et les Adhémar de La Garde obéissant à l’évêque de Valence.
Peu à peu, à la suite de successions et d’héritages, la situation se complique. Les papes, qui se sont installés en Avignon en 1305, convoitent rapidement la ville de Montélimar, très bien située en limite du Comtat.
L’évêque de Valence, devenu le principal propriétaire des lieux, doit, par suite de difficultés financières, se résoudre à en céder une partie.
Mais le pape vise aussi la part attribuée aux Adhémar de Rochemaure et après négociations, un accord est trouvé, scellé par un acte rédigé par Guillaume Perrot, notaire à Montélimar, et signé en Avignon le 13 juin 1360.
En 1383, le pape, qui souhaite détenir la propriété complète (et non uniquement l’hommage) sur la moitié de la seigneurie des Adhémar de Rochemaure, propose à Giraud VII, qui accepte, de l’échanger contre la seigneurie de Grillon.
Il possède donc les trois quarts de la seigneurie en toute propriété (il a donné le dernier quart qui lui appartenait au comte de Valentinois) et récupère enfin le magnifique château des Adhémar de Rochemaure sur la motte. Le 25 octobre 1383, les commissaires du souverain pontife prennent possession de l’édifice.
La papauté conservera ses trois quarts de seigneurie pendant 64 ans ou un peu plus d’un siècle si on prend comme date de départ 1340. Les habitants ne font pas vraiment la différence, ces histoires d’hommages ne les intéressent pas, sauf en période de guerre !
En 1447, avec l’élection de Nicolas V à Rome, la papauté décide de retourner définitivement à Rome. C’est donc tout naturellement qu’elle cède ses droits au Dauphin Louis, le fils du roi Charles VII.
Outre la disparition du pape de l’échiquier local, ces transactions signent la fin de la domination des Adhémar à Montélimar. Ils disparaîtront complètement au cours des décennies suivantes faute de descendants mâles.