La grande vague d’immigration des Arméniens rescapés du génocide de 1915 a lieu entre 1920 et 1922. La politique française est favorable à cette arrivée de travailleurs étrangers car les entreprises manquent cruellement de main-d’œuvre, conséquence des années meurtrières de la guerre.
Remontant la vallée du Rhône, ils s’installent en masse en Ardèche où de nombreuses filatures leur procurent du travail. Lors de la crise de 1929, la communauté arménienne ardéchoise se démantèle et se dirige vers de grandes villes, dont Valence.
Fidèle à la tradition chrétienne, leur premier réflexe après avoir pu s’installer tant bien que mal, est de chercher un lieu de culte.
Un généreux donateur offre le terrain et une souscription à la communauté, qui permettent la construction d’une chapelle au 13 rue Ambroise Paré.
Après la libération, la chapelle de la rue Ambroise Paré, qui avait été détruite lors des bombardements de 1944, est reconstruite grâce à une nouvelle souscription.
La particularité de cette chapelle réside dans le fait qu’elle reflète la liturgie de la religion apostolique arménienne.
Le 15 novembre 1992, une nouvelle église est consacrée au 12 rue de la Cécile à Valence sous le vocable «Saint-Sahag», avec un espace plus vaste, un bâtiment attenant permettant d’abriter l’école arménienne, un jardin étant consacré aux jeux des enfants et à des cérémonies festives.
Aujourd’hui les Arméniens se disent fidèles à leur « religion-mère », ils représentent environ 80 à 90% de la population arménienne, tant en Arménie qu’en diaspora, le reste se divisant inégalement entre catholiques romains et protestants de sensibilité évangélique.
Nonobstant leur particularité religieuse, l’intégration de la communauté est parfaite. Elle participe à la vie de la ville et du département, notamment avec des élus au sein du conseil municipal.
Il est à noter que cette intégration ne s’est jamais faite au détriment de la culture ancestrale qui s’est propagée de bouche à oreille dans les familles, et aussi par les écrits d’auteurs ou de chroniqueurs qui relatent les événements passés.