C’est à Valence que le futur empereur a fait une partie de sa formation militaire et citoyenne.
En octobre 1784, il est reçu à l’école royale militaire de Paris comme artilleur. Le 1er septembre 1785, il obtient son brevet d’officier et est versé comme lieutenant en second au régiment d’artillerie de La Fère qui séjourne à Valence depuis 1783.
L’idéal humaniste des loges maçonniques anglaises gagne rapidement la France.
En 1728, est créée la Grande Loge de France, qui devient en 1773 le Grand Orient de France (GODF).
À la veille de la Révolution, la franc-maçonnerie comprend 700 loges, 20 000 membres.
Que va faire le futur empereur face aux loges ? Quelle stratégie adopter ?
Bonaparte songe d’abord à les interdire après le coup d’État de 1799, parce qu’il les redoute. Mais il choisit rapidement une autre stratégie très politique : faire de la franc-maçonnerie un instrument de son pouvoir. Il a besoin de cadres dévoués pour « en finir avec la Révolution ».
Il se proclame « protecteur de la franc-maçonnerie », la favorise mais, en contre partie la contrôle en unifiant les différentes obédiences et en mettant à leur tête ses proches pour en faire un véritable appareil d’État.
C’est Cambacérès qui en est chargé.
Un Concordat est signé en 1804 : les loges doivent désormais « attachement au gouvernement, respect et reconnaissance à Napoléon le Grand ».
Il réorganise ensuite la franc-maçonnerie et met tous les membres de la famille de Bonaparte à la tête du Grand Orient et bientôt des franc-maçonneries européennes.
Alors, Napoléon, adulé par les francs-maçons, était-il un des leurs ?
Pour François Collaveri, cela ne fait aucun doute : Napoléon Bonaparte a été initié. Certes, aucun procès-verbal d’une initiation n’a été retrouvé, mais ce n’est pas un cas unique. Collaveri estime qu’il lui semble impossible que l’Empereur ait pu laisser dire qu’il était franc-maçon s’il ne l’était pas.
Aujourd’hui, même si le doute demeure, les historiens penchent pour une non-initiation :
Jean Tulard, suit cette thèse, en particulier dans sa préface au livre de Collaveri Napoléon franc-maçon.
Napoléon, lui-même, n’a jamais dit avoir été initié, pas même lorsqu’à Sainte-Hélène, il revient sur son parcours. La franc-maçonnerie a donc été pour Napoléon un instrument de pouvoir et il a cherché à en faire un ciment du Grand Empire.
Mais après 1808, la situation change.
En 1814, la France plus petite qu’en 1789, est occupée par des armées étrangères, son économie est ruinée, elle a perdu un million d’hommes jeunes et c’est le retour de la monarchie des Bourbons. Une grande partie des maçons se ralliera à Louis XVIII, lui-même maçon…