Dès 1942, les besoins de l’Allemagne en main d’œuvre augmentent considérablement pour suppléer la mobilisation croissante de leurs hommes sur les divers fronts.
C’est d’abord la Relève, les autorités allemandes promettant de libérer un prisonnier de guerre pour trois ouvriers volontaires. Ce marché de dupes n’ayant pas eu le succès escompté, l’étape suivante, en septembre 1942, est la contrainte : une loi établit la réquisition de main d’œuvre pour les hommes de 18 à 50 ans et les femmes de 21 à 35 ans. C’est enfin la création du STO (Service du Travail Obligatoire), le 16 février 1943.
Ces mesures, prises par le régime de Vichy sous la pression allemande, sont particulièrement impopulaires et suscitent mille moyens pour y échapper : faux certificats médicaux, faux papiers, affectation à des emplois exemptés, refuges pour « planquer » les réfractaires…
Les rapports préfectoraux montrent bien d’une part la faible efficacité de ces mesures et surtout l’immense hostilité de l’opinion. Des manifestations regroupant de nombreuses personnes se produisent pour bloquer les départs des trains emportant les requis : celles de Valence, Dieulefit et surtout de Romans, sont restées célèbres.
Les premiers maquis servent surtout à héberger ces réfractaires, qui ne deviendront résistants que peu à peu, conduits à s’armer pour se défendre. En février 1943, Marguerite Soubeyran crée le premier maquis de réfractaires au STO derrière l’école de Beauvallon à Dieulefit.
Partout dans la Drôme, des groupes se créent, regroupant des réfractaires qui deviennent de plus en plus actifs et mènent des actions plus violentes, des sabotages. La répression s’amplifie donc en parallèle, les Allemands et la milice lancent des rafles, des perquisitions et les exécutions sont de plus en plus nombreuses à Valréas, Die, Allan…
Après le débarquement du 6 juin 1944, les Résistants, bien qu’occupés à de multiples tâches, continuent à agir pour contrecarrer le STO.
Une étude statistique montre que les cinq premiers mois d’application de la loi connaissent le maximum de départs pour l’Allemagne : 404 sur 580 au total.
Mais on peut dire que le STO est un événement décisif en ce sens qu’il amène un nombre considérable de jeunes gens aux différents maquis, jeunes gens dont beaucoup deviendront des combattants.