Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Pierre de Saint-Prix

par AUED

Par Pierre Vallier

Études drômoises n° 35 (octobre 2008)
pp. 28 à 31

Résumé d’après l’article

Pierre de Saint Prix (1901-1994) était un homme petit par la taille mais d’une grande intelligence et d’une vaste culture, doté d’une étonnante originalité et d’une élégance naturelle rare, tant au point de vue intellectuel que dans son apparence.

Son enfance et son adolescence chez sa Grand-mère Loubet, à Montélimar, furent drômoises, qu’il partagea avec son frère Jean de 5 ans son aîné, à qui il vouait une profonde admiration.

Pierre a écrit de très belles pages, éditées en 1925 dans Les Cahiers de Paris de Claude Aveline, sur cette période de sa vie.
Il a aussi passé de longues périodes à l’Élysée où son grand-père maternel était le Président de la République.

Mais la famille paternelle, les Saint-Prix, avait, elle aussi, une solide culture républicaine et tout cela a sans doute contribué à forger les convictions du jeune homme.
Il entame dès 1921 une carrière de journaliste, occupant divers postes dans diverses publications, participant activement à l’activité intellectuelle de la vie parisienne de l’époque en tant que secrétaire de la Confédération des travailleurs intellectuels.

Dès le 10 mai 1940, Pierre, qui n’acceptait pas la défaite, se replie dans la Drôme, à Saulce. Très vite il entre en contact avec la Résistance et commence à militer dans un réseau. En 1942 il est arrêté pour avoir distribué le journal Combat.
Mais c’est en 1944 qu’il échappe d’extrême justesse à la Gestapo et rejoint le maquis Caillet à Mirmande.

Pierre de Saint-Prix a analysé ainsi la mosaïque de la Résistance dans la Drôme :
« L’étonnante diversité d’appartenance sociale, d’opinions et de croyances qui régnaient dans nos groupes clandestins, montre clairement que la Résistance n’a pas été, à l’origine, un fait social. Les cols blancs fraternisaient avec les manches retroussées, les officiers de carrière avec les anti-militaristes de la veille… Bref le plus cocasse, le plus hétéroclite échantillon d’humanité que je puisse imaginer. Mais, par delà nos différences, quelle miraculeuse unité s’établissait entre nous dès le premier contact ! »

Devenu préfet de la Drôme à la Libération, Pierre garda son esprit d’indépendance, au point de choisir le poète Pierre Emmanuel comme chef de cabinet.

Mais avec son état d’esprit, il ne pouvait pas rester préfet bien longtemps. Rentrant dans le rang, il se consacra alors à ses passions, la littérature, la peinture, écrivit ses mémoires sans d’ailleurs réussir à les mener au bout.
Les funérailles de Pierre de Saint-Prix ont été présidées, selon sa volonté, par un prêtre, un pasteur, un rabbin et aujourd’hui il repose à Montélimar auprès de Bon Papa, le Président de la République.

Au palais de l'Élysée, en 1903
Portrait par Marcelle Rivier

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