Ces fresques, œuvre de Jean Lhuer, artiste et décorateur de bijoux, ont été réalisées « à chaud », c’est-à-dire que l’on était encore dans l’environnement de la guerre, en 1945. Elles décorent deux murs aveugles de la salle de réunion du conseil municipal de la modeste commune de Piégon.
Le premier panneau représente la France, mère aimante et protectrice de ses enfants : le prisonnier et le combattant.
Le second panneau impressionne : il montre le Maquisard, avec toutes ses symboles, jeunesse, force, détermination mais peu d’armement, pauvreté ; au moment où la guerre s’achève, cette peinture concentre la vision du personnage qu’est le Résistant.
Le mur latéral offre à la vue un diptyque sur les drapeaux :
à gauche, les drapeaux français avec la croix de Lorraine ;
à droite, les drapeaux des Alliés parmi lesquels celui de l’URSS occupe une place de choix, révélatrice de son prestige en 1945.
Tout en haut, les escadrilles de bombardiers dont l’impact sur la guerre fut déterminant.
Le tableau « L’armée des ombres » s’inscrit dans un contexte différent : présenté en 1985 pour illustrer une exposition, reprend cependant des éléments comme les armes (pistolet, grenade, mitraillette).
On perçoit l’opposition systématique de l’ombre et de la lumière, rendue par des zones sombres (la clandestinité, les combats, l’angoisse) et des zones claires (la campagne, un visage de femme, le rêve).
Les scènes ayant inspiré ce tableau à très forte charge émotionnelle, ont-elles hanté les cauchemars de ceux qui ont vécu cette période trouble de l’occupation et de la Résistance ?