Rosalie Ducrolay, fille d’un riche marchand de Pontoise, en région parisienne, est née vers 1740-1745. Nous savons par sa correspondance familiale qu’elle était fort instruite.
Elle rencontre à Paris Marc-Antoine Jullien, né en 1744, fils d’un négociant ou chirurgien alternativement.Ses études l’amènent à rencontrer des philisophes, Turgot, Condorcet, Marmontel, qui lui donnent un goût pour la philosophie et une réelle conscience politique.
Le jeune couple s’installe près de Romans, où leurs revenus leur permettent de vivre en bourgeois, fréquentant des gens de leur condition, comme la famille Nugues.
L’éducation de leurs enfants les amène tour à tour à Paris où Marc-Antoine, devenu élu de la Convention, siège à la Montagne.La famille Jullien était très liée aux principaux responsables montagnards, et en particulier à la famille Robespierre, dont elle brosse un portrait d’une grande lucidité. Ils fréquentent aussi le peintre David.
Ces périodes de séparation entraînent, de la part de Rosalie, une importante correspondance qui montre combien elle suit de près les bouleversements de la Révolution. Elle est à la Tribune, elle est dans la rue, elle assiste aux fêtes, ces véritables vecteurs de l’idéologie révolutionnaire. Ne dit-elle pas, dans une de ses lettres, « Les affaires d’État sont mes affaires de cœur ».
Cette correspondance, d’une haute tenue littéraire, raconte par le détail les événements au jour le jour et représente de ce fait une mine d’une richesse exceptionnelle pour qui recherche une description des événements vus par la rue, mais aussi commentés avec une grande finesse.