(Rappelons l’article très documenté de Max Bonnefoy sur Loubet (14 pages) paru dans le numéro 3 de 1995)
Voilà un peu plus d’un siècle, c’était le 18 février 1899, Montélimar voyait son sénateur-maire devenir Président de la République. L’attachement de Montélimar à son Président est aussi fort que l’a été celui d’Émile Loubet pour son terroir. Les 29 années de gestion municipale ont marqué la mémoire de la ville. Les symboles y sont nombreux. Quelques mois après la proclamation de la République à Paris, Émile Loubet devient maire de Montélimar, en avril 1871.
Sa gestion des affaires de la ville peut se caractériser par la rigueur et la rectitude financière, ce qui n’empêche pas la municipalité d’accompagner son développement et de la doter de tout ce qui peut y rendre la vie plus agréable : jardins (avec un jardinier municipal), fontaines, allées plantées d’arbres et autres aménagements.
Né à Marsanne le 31 décembre 1838, ses études de droit à Paris en font l’ami de Gambetta. Les diverses étapes de sa carrière l’amènent au Sénat, dont il devient Président en 1897.
La mort du président Félix Faure, le 16 février 1899, dans une période où la République est en danger, menacée par une « réaction » nostalgique du passé, pousse les parlementaires républicains à serrer les rangs autour d’Émile Loubet.
Son élection à la majorité absolue lui permet de dominer toutes les oppositions à la République. Les mots qu’il affectionne sont révélateurs de sa démarche : Apaisement, Union, Progrès, à quoi on peut ajouter Conciliation, Tolérance, Justice, Humanité et, par-dessus tout : République.
Quelques idées-force de son travail de Président : accorder beaucoup d’attention à la commune, qui représente la plus petite unité de la République ; ne pas négliger les « forces vives » de la Nation, à savoir le monde ouvrier ; refuser toute démagogie et être rigoureux dans ses démarches. Ajoutons encore une extrême simplicité, une bienveillance naturelle et une force de caractère peu ordinaire.
En conclusion, on peut dire que notre Président drômois, par son honnêteté, sa détermination, son sens de la mesure, aura permis que la République prenne en quelque sorte sa « vitesse de croisière ».